dimanche 9 août 2015

Essai Moto Revue - une semaine

Pour fermer le sujet MT-09 Tracer, voici un article de Moto Revue qui revient sur les plus et les moins de cette moto.

Le moteur est sans conteste une réussite. Je ne suis pas d'accord avec eux sur les à-coups.

Par contre la partie cycle n'est pas à la hauteur.

http://www.motorevue.com/site/une-semaine-en-yamaha-mt-09-tracer-89977-page1.html

C’est le trail routier qui, sur le papier, promet le meilleur rapport prix/sensations. Mais qu’offre vraiment la Yamaha Tracer quand on l’utilise une semaine durant ?

En ville

Relativement haute de selle, mais peu lourde, très fine à l’entrejambe et braquant bien, la Tracer n’a aucun mal à se faufiler en ville. A son (large) guidon, les plus de 1 mètre 70 ont toutes les chances de se trouver très à l’aise notamment lors des manœuvres moteur coupé. C’est paradoxalement lorsque le trois-cylindres entre en action que le tableau se ternit un poil. Le bloc Yamaha offre certes une large plage d’utilisation permettant de circuler en ville sur n’importe quel rapport mais il souffre, comme sur la version roadster d’une injection électronique trop brutale, provocant des à coups à la remise des gaz. En ville, où les séquences freinage/accélération sont fréquentes, c’est vite agaçant. Sur les trois cartographies d’injection sélectionnables au commodo droit (y compris en roulant), il en existe heureusement une qui atténue ces à-coup.  Dans ce mode (le B), le moteur de la Tracer offre moins de pêche mais se montre plus docile. En ville, le choix est vite fait.

Sur route

C’est sur petites routes que la Yamaha tire le plus partie de son trois-cylindre. Coupleux, rapide à la prise de régime, rageur passés les 5000 tr/min, celui-ci s’avère particulièrement expressif et surclasse même en termes de sensations, certaines  mécaniques plus généreuses en cylindrées du moins dans leur version française (notamment celles des gros trails quatre-cylindre). On peut juste regretter que ce bloc soit secondé par une boîte de vitesses accrocheuse. Côté partie cycle, le bilan est plus contrasté. Compacte, légère, la Tracer se montre vive sur les changements d’angles et facile à placer. En solo, le travail des suspensions se montre un peu plus convaincant que sur la version roadster. Mais le mono amortisseur encaisse mal les déformations de la chaussée et le train avant peine encore à contenir les transferts de masse lors des freinages appuyés. Ces suspensions ne sont pas catastrophiques mais elles ne sont pas au niveau d’un moteur qui est lui, particulièrement brillant. L’ensemble n’est pas dangereux mais juste assez incommodant pour se prendre à rêver d’une version « R » mieux suspendue.

Sur autoroute

Sur voies rapides, le trois-cylindres Yamaha ne manque évidemment pas d’arguments : il pousse fort à tous les régimes et n’a aucun mal à emmener la Tracer au-delà du raisonnable (un peu plus de 200 km/h relevés au GPS sur une autoroute forcément allemande) sans dispenser de vibrations incommodantes si ce n’est quelques remontées très tolérables dans les poignées. Côté protection, le bilan est très correct : la bulle aux réglages certes basiques (deux molettes latérales manipulables uniquement à l’arrêt) protège bien la tête et le buste des turbulences (à entendre pour un pilote d’un mètre 73). Le confort que procure cet élément ne trouve hélas pas écho au niveau de la selle qui se tasse rapidement et donne au bout d’une cinquantaine de kilomètres l’impression d’être assis sur le cadre. Autre caractéristique, plus surprenante à nos yeux : la tendance de la Tracer (en tous cas de notre modèle d’essai) à louvoyer sensiblement passés les 190 km/h. Surprenant car durant nos précédents essais de la Yamaha, nous n’avions pas été confrontés à ce comportement. Ce louvoiement s’est avéré certes contrôlable, mais suffisamment prononcé pour inciter à rendre la main. Pour finir sur une note positive, signalons une consommation d’essence qui reste raisonnable même à vive allure (entre 5,5 et 6 litres au cent à un rythme généreusement autoroutier).

A deux

Par rapport à la version roadster, quasi inapte au duo, la Tracer marque un net progrès du fait de ses repose-pieds bas et une selle passager plus généreuse. Les poignées latérales sont en revanches moins dignes d’éloges : anguleuses et mal placées, elles tombent mal sous la main et offrent une préhension peu agréable. Sur ce trail très sportif, le passager doit aussi composer avec une injection assez brutale et une boîte accrocheuse qui, toutes deux génèrent des à-coups.  Enfin, dernière chose, la plus préjudiciable à nos yeux : l’amortisseur arrière s’avère très sensible à la présence d’un passager  et ne peut, dans cette situation, empêcher une nette modification de l’assiette de la moto. Ce mono amortisseur est certes réglable en précharge mais seulement par un fastidieux système d’écrou/contre écrou. Sur une machine se voulant apte au duo et affichée à près de 10 000 euros, un réglage de la précharge par molette n’aurait pas confiné au grand luxe.

Equipement/finition

La Tracer met en avant pas mal de belles pièces (cadre en aliage d’aluminium, bras oscillant renforcé) tout en soignant ses fonderies moteur et ses assemblages. En revanche, en y regardant de près, un certain nombre de détails trahissent le souci d’économie, qu’il s’agisse de l’intérieur très dénudé du poste de pilotage, de la commande d’embrayage par câble ou encore du maître cylindre de frein d’entrée de gamme. Sur une machine proposée à moins de 10000 euros, ces niveaux de finition et d’équipement n’ont toutefois rien de scandaleux. On se console en posant les yeux sur un poste de pilotage certes peu lisible en plein soleil mais très complet et en partie pilotable au guidon.

Verdict

Brillante en moteur malgré une injection perfectible, la Tracer en offre moins en partie cycle et en confort de roulage. Les motards aux velléitées sportives pourront y trouver leur compte quitte, pour les plus exigeants, à opter pour un amortisseur de seconde monte plus performant. Reste que ceux qui cherchent une voyageuse auront, à l’heure du choix, tout intérêt à considérer de près la concurrence, certes moins sensationnelle, mais plus homogène

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